L’âge fatidique ! Celui dont on se dit, depuis tout petit : c’est le milieu de ma vie… et le début de la fin !
Drôle de raisonnement, dans la mesure où personne est bien incapable de savoir combien de temps il va vivre, et donc à quel moment il sera rendu à la moitié. On se fie à la statistique, mais autant dire que celle-ci n’a aucune valeur dans le grand mouvement de la vie.
Et puis, 40 ans, c’était vieux quand j’étais petite. Aujourd’hui, c’est presque le début de l’âge adulte, dans la mesure où l’on commence à peine à vivre sa vie de façon autonome et indépendante !
Toujours est-il que c’est un cap, une transition de vie, sans doute la plus visible car elle nous cueille au milieu du gué. Plus que l’âge social, notre âge psychologique compte davantage. Quand on revisionne le chemin parcouru, on se rend compte que l’on a vécu beaucoup de choses déjà : les études, le premier studio puis l’appartement, une ou plusieurs aventures amoureuses, le premier boulot, peut-être même le deuxième ou le troisième… un enfant pour certains, ou deux, ou trois !
Champagne !
Cette année-là, je me suis dit : « J’ai 40 ans, je vais faire la fête ! Et surtout, je vais faire tout ce dont j’ai envie, tout ce que je n’ai jamais osé faire jusqu’à présent parce que… c’est maintenant ou jamais ! » J’ai fait la fête pendant une année entière, trinquant à tour de bras avec mes amis, ma famille, mes collègues, des voisins (j’adore le champagne !). Je me suis inscrite dans un cours de théâtre, mon vieux fantasme (être une star !). J’ai fait des stages de t’chi clown (me lâcher), de chant (entendre ma voix)…
Un midi, je suis allée manger avec un collègue de boulot qui m’a dit : « Il y a quelques temps, j’ai fait la liste de mes envies et j’ai décidé de les réaliser toutes, l’une après l’autre, peu importe dans quel ordre ou quand ». « Waou ! j’ai dit. C’est sympa comme idée. Je vais écrire la mienne aussi ». Quand je suis rentrée à la maison, deux mots me sont venus aussitôt à l’esprit : « château » et « cabaret ». Bon, bien sûr, tant qu’à rêver, autant rêver fort !
Pour le château, c’était pas gagné. J’en avais bien un en tête, celui de Joséphine Baker que j’avais visité deux ans auparavant (le château des Milandes, dans le Périgord noir) et qui répondait à tous points de vue à mes critères (taille, aménagement, domicile d’une grande artiste qui a fait bien plus de choses que simplement remuer ses fesses entourées de bananes…) mais pour l’heure, il était occupé par un couple d’Anglais qui avaient eu la mauvaise idée d’avoir une descendance. Loupé pour mon adoption ! De toutes façons, c’est trop d’entretien et les majordomes se font rares de nos jours…
Et si je montais un cabaret ?
Pour le cabaret, ça se tentait. Le temps que l’idée prenne racine en moi et l’opportunité s’est présentée quasi naturellement : j’avais plusieurs collègues au CRDP (établissement public dans lequel je travaille, renommé depuis Canopé) qui poussaient la chansonnette ou travaillaient dans l’animation. Je leur ai dit à la volée : « Et si on faisait un spectacle au CRDP ? ». La mayonnaise a pris et, de fil en aiguille, une vingtaine de personnes se sont agrégées pour monter sur scène ou travailler en back-office à la production du spectacle ! Boostée par cette expérience, je monterais deux ans plus tard mon premier stage « Mon cabaret rêvé ». Mais ceci est une autre histoire…
Toujours est-il que cette année a été un tourbillon fou. Le moyen d’oublier qu’en fait, je m’ennuyais dans ma vie. Plus rien ne trouvait grâce à mes yeux : mon couple, ma famille, mes amis, mon boulot… C’était comme si j’avais déjà tout vécu. J’ai comblé le vide, sans me rendre compte que je ne faisais que repousser le vrai problème : la non adéquation entre ma vie extérieure et mes aspirations intérieures. Sauf qu’à l’époque, j’étais bien incapable de savoir quelles étaient mes aspirations et envies profondes ! À la lecture du livre « Maintenant ou jamais ! La transition du milieu de vie », j’ai bien compris que le changement devait d’abord se faire en moi, et que l’extérieur changerait en conséquence. Mais il a fallu que je fasse moults expériences avant de vraiment l’intégrer et de commencer à y travailler.
En attendant, cerise sur la pièce montée, j’ai pris un amant. Quitte à tout bouleverser, c’était la totale ! À suivre…
- A lire sur la crise de la quarantaine :
« Maintenant ou jamais ! La transition du milieu de vie »
de Christophe Fauré
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