Prendre un amant… sans peurs et sans reproches ?

Dans le package de ma crise des 40 ans, j’ai ajouté au « spectacle » une relation passionnelle et illégitime. Cerise sur le gâteau ou prémisse d’une révolution en marche ?

Black and whiteMa crise du milieu de vie… Légère en apparence, mais alimentée par des ressorts intérieurs dont la profondeur m’échappait complètement : galvanisée par ma quarantaine fleurie, ouverte aux fantaisies les plus diverses, j’ai jeté mon dévolu sur un collègue de travail récemment intégré qui m’avait « tapé dans l’œil » dès son arrivée. Un élan primaire m’attirait vers lui, généré en apparence par un physique séduisant, un petit côté mystérieux et une personnalité à l’opposé de la mienne et de celles des gens de mon entourage habituel…

J’ai œuvré plusieurs mois pour aiguillonner sa curiosité et son désir car l’honnête garçon ne voulait pas s’intéresser à une femme mariée, d’autant plus qu’il était lui-même engagé dans une nouvelle relation. De mon côté, nulle culpabilité ne m’habitait, parée que j’étais de l’évidence de mon penchant et de son caractère conjoncturel (je n’envisageais pas de remettre mon couple en question). J’étais enivrée par les émotions qui repeuplaient mon esprit et mes nuits, boostée par mes hormones en émoi et avide de tester à nouveau mon potentiel de séduction à cet âge middle-life où je pensais de longue date que c’était le début de la fin.

Cap ou pas cap ?

Finalement, la rencontre s’est faite, en s’entendant mutuellement sur le fait qu’elle serait un one shot. Mais la machinerie humaine était déjà en route, et le mélange des énergies explosif. Il fallait répondre à nouveau à la puissance du désir, alimenté comme le feu de l’enfer par l’absence et son corolaire, le manque… et stimulé par le goût du jeu et de l’interdit. Les rendez-vous sont devenus des FST, failles spacio-temporelles qui s’ouvraient et se refermaient tout aussi vite, moments volés au flux du quotidien dans un no man’s land où personne ne savait où nous trouver.

Bien sûr, c’est là que les choses ont commencé à se compliquer : les mensonges de par et d’autres vis-à-vis des compagne et compagnon respectifs ; l’émergence de sentiments ambivalents, envie mêlée de déni, passion virant au grief, immersion en terres imaginaires et retour à la réalité. L’histoire a envahi petit à petit tout mon être, occupant sans relâche mes pensées, faisant la météo de mon humeur ou de mon malheur selon que la relation perdurait ou s’interrompait.

Un Noël, atteinte physiquement par des dysfonctionnements périodiques qui me criaient de cesser le jeu de massacre, j’ai tout avoué à mon mari. Ce fut un moment très dur en même temps que très doux et libérateur. L’occasion de regarder enfin au sein du couple où nous en étions l’un et l’autre de nos sentiments et de notre envie de rester ensemble.

Face à soi-même, et face à l’autre

cap ou pas capS’en est suivie une longue période pendant laquelle chacun des protagonistes a avancé dans sa réflexion. Il a alors bien été question d’amour et d’engagement, et non de désir et de dévoiement… Après le feu d’artifice des débuts et les jeux d’enfants, il fallait maintenant assumer sa responsabilité d’adulte : briser, ou non, un foyer ; clôturer, ou pas, une histoire ; vivre une passion ou construire une relation. En un mot, se poser les vraies questions, celles qui fâchent, celles qui dérangent, celles qui engagent.

Il n’est pas de relation anodine, même celles basées « en théorie » sur la simple séduction ou le plaisir d’un soir. Nous sommes Un et tout notre être vibre quand il entre dans le champ d’attraction d’un autre. Comme une planète rentrant dans la sphère gravitationnelle d’une étoile, séduite par sa lumière, mais indéfectiblement liée à sa face sombre : pour le meilleur et pour le pire !

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